Le financement du développement international

Le déploiement à l'international doit s'envisager sur le moyen terme pour donner des fruits, alors même qu'un tiers des entreprises primo-exportatrices abandonnent l'exportation au bout d'un an (source Bpifrance).
La réussite d'un projet d'internationalisation nécessite un investissement en temps doublé d'un budget de dépenses souvent relativement élevé (dépenses de prospection ou d'implantation, recrutements, adaptation des produits et services, etc.) avec un retour sur investissement qui peut s'avérer long.
Les contrats commerciaux avec les marchés étrangers peuvent également entraîner une hausse significative des besoins en fonds de roulement.
Pour ces différentes raisons une entreprise qui décide de développer ou accélérer son activité à l'export doit pouvoir réunir les ressources financières nécessaires et adaptées à son projet.

 

FAIRE FACE AUX DÉPENSES GÉNÉRÉES PAR L'INTERNATIONALISATION

Les dirigeants d'entreprises qui ont réussi leur percée sur un marché étranger concordent la plupart du temps pour témoigner de la nécessité de soutenir les efforts de prospection sur la durée. Cela passe généralement par une présence répétée dans le pays visé, voire par le recrutement de commerciaux locaux, pour comprendre les attentes des clients étrangers et aussi l'environnement concurrentiel ou encore la règlementation locale (entraînant souvent des
investissements pour adapter l'offre à ce nouveau marché). Ce travail d'amont est également déterminant pour décider du mode de pénétration du marché ciblé : exportation ou implantation, voire acquisition d'entreprise locale ou encore partenariat. Le mode de développement décidé peut aussi engager des dépenses spécifiques, parfois non négligeables (recrutement d'un V.I.E., création de filiale par exemple). Nombre de ces dépenses présentent un caractère immatériel et, par conséquent, ne pourront généralement pas être financées par les solutions bancaires habituelles.

Pour gagner du temps et éviter les écueils, les entreprises sont désormais nombreuses à recourir à des prestataires spécialisés du groupe Crédit Agricole, comme Altios International* ou encore Business France* afin de bâtir un véritable plan stratégique de développement international.
Un des principaux atouts d'une démarche structurée repose sur la construction d'un business plan à moyen terme qui permettra à la banque de comprendre et couvrir les besoins de financement de l'entreprise. C'est donc un moment judicieux pour associer son partenaire bancaire à son élaboration.

Au regard des dépenses significatives à engager, l'autofinancement peut apparaitre comme un frein important à l'internationalisation des PME comme des ETI. Il fait donc sens de recourir à des solutions de financement externe sur le moyen terme et en premier lieu aux financements bancaires, dans la mesure où la banque est associée à la réflexion stratégique de l'entreprise.

A ce jour il existe en France plusieurs formules de financements bancaires spécifiques au développement international et dont l'accès est facilité par le dispositif d'aides publiques :

  • Le prêt bancaire associé au Prêt Croissance International de Bpifrance : basé sur le principe de 1 pour 1, la banque cofinance avec Bpifrance et pour une durée minimale de 5 ans les dépenses d'internationalisation de l'entreprise, quelle qu'en soit la nature. C'est une formule particulièrement souple, dont le plafond est élevé (10 M€ au total) mais qui, à l'inverse du financement suivant, ne bénéficie pas de couverture contre le risque d'échec commercial.
  • Les prêts bancaires partiellement couverts par les Garanties de Projet International de Bpifrance : il s'agit d'un financement bancaire permettant à l'entreprise française d'apporter à une filiale à l'étranger les fonds propres nécessaires à son développement. Lorsque la filiale est implantée dans des pays jugés à risque il peut être utile d'adjoindre une Garantie Risque Politique de Bpifrance Assurance Export (maximum 50%).
  • L'Assurance Prospection : le principe de l'assurance prospection de Bpifrance Assurance Export consiste à prendre en charge jusqu'à 65% des dépenses de prospection engagées par l'entreprise, montant qui sera remboursé par l'entreprise que si elle développe effectivement son chiffre d'affaires export sur la zone géographique garantie. L'assurance prospection permet d'obtenir une avance financière calculée sur le budget de dépenses assuré.

Les spécialistes en commerce international du groupe Crédit Agricole (en Caisses régionales du Crédit Agricole, chez LCL ou au Crédit Agricole CIB) en liaison avec votre chargé d'affaires entreprise, sont en mesure de vous conseiller sur la formule de financement la plus adaptée à vos besoins.


RENDRE SON OFFRE PLUS COMPÉTITIVE AVEC DES SERVICES FINANCIERS ASSOCIÉS

Il est rare que l'exportateur qui prospecte un nouveau marché puisse y imposer ses conditions. Il est souvent tenu de s'adapter à l'offre des concurrents et de proposer des délais de paiement. Ainsi, pour les pays où l'accès au financement à moyen terme est très restreint ou trop coûteux, il peut faire tout à fait sens, pour remporter un contrat, de proposer à l'acheteur un délai de paiement
couvrant la durée du retour sur investissement et cela à un taux d'intérêt attractif. Cependant une PME exportatrice n'a pas forcément la capacité financière à assumer le délai de paiement et le risque de non-paiement.
Dans ce cas la solution passera par le Crédit Export :

  • Crédit Export : cette technique de financement, qu'il s'agisse de crédit fournisseur ou de crédit acheteur, en Euros ou autre grande devise, permet d'octroyer un financement de moyen / long terme à l'acheteur. Le risque de non-paiement doit faire l'objet d'un contrat d'assurance (généralement à hauteur de 85%). La banque conseille alors l'exportateur sur la faisabilité et le montage de l'opération, étant entendu que cette technique s'applique à des contrats d'exportation de montants significatifs (par exemple à partir de 3 M€).

Il existe cependant d'autres techniques alternatives pour des contrats de montants inférieurs comme, par exemple, l'escompte de crédit documentaire (dont la durée peut s'étaler sur plusieurs années). Dans tous les cas l'exportateur a tout intérêt à soumettre son projet de contrat export à un spécialiste du commerce international de la banque qui pourra alors lui proposer la formule de crédit la mieux adaptée.

D'autre part, pour mettre en confiance le futur client étranger, la banque peut fournir des cautions bancaires :

  • Cautions bancaires : lorsque l'exportateur n'a pas encore de présence ni d'historique dans le pays, ou bien lorsque le contrat commercial prévoit un versement d'acompte et, de façon plus générale pour prétendre participer à un appel d'offres, il est habituel que l'exportateur fournisse une ou plusieurs cautions bancaires (garantie de soumission, garantie de restitution d'acompte, garantie de bonne exécution, etc.) à l'acheteur.

Enfin il convient également d'anticiper avec la banque les besoins de trésorerie liés à un nouveau contrat export :

  • Le préfinancement à l'export : dans le cadre d'un contrat export nécessitant, pour la fabrication des biens, un besoin en fond de roulement important, la banque peut mettre en place un « pré-financement export » qui viendra couvrir ces besoins de trésorerie. L'accès à ce type de financement peut être facilité, pour les PME et les ETI, par la garantie de Bpifrance Assurance Export.

Les projets de développement international, on le voit bien, génèrent de multiples besoins financiers que l'entreprise doit pouvoir anticiper au mieux, à travers une démarche structurée (business plan) ainsi qu'avec l'appui de spécialistes du commerce international et ceux du groupe Crédit Agricole tout particulièrement.
Ces derniers seront à même de proposer à l'entreprise les ressources de financement adaptées au caractère très spécifique d'un programme d'internationalisation, y compris en recourant, en tant que de besoin, au dispositif public. De nombreuses solutions existent pour permettre à une PME ou ETI de prendre une véritable dimension internationale. C'est notre ambition de vous en fournir les moyens en participant à vos côtés à l'élaboration de votre projet.

*Altios International : partenaire depuis 2007 du Crédit Agricole, Altios International est le 1er groupe français privé d'accompagnement à l'international. La société propose son offre de services dédiés aux PME et ETI clientes des Caisses Régionales de Crédit Agricole.

*Business France : l'agence publique Business France est en charge des exportations et des investissements étrangers. Le Groupe Crédit Agricole a signé un accord de partenariat en 2016 avec Business France.

 

Jean-Luc Estrade,
Responsable des partenariats - CACIB/ Pôle d'Accompagnement International