
La conjoncture économique
Pendant des siècles, la Suisse a adhéré à une politique de neutralité armée dans les affaires mondiales, ce qui lui a donné l'accès et la stabilité politique nécessaires pour devenir l'un des pays les plus riches du monde, doté d'une économie de marché efficace. Son niveau de vie, sa productivité industrielle et la qualité de ses systèmes d'éducation et de santé sont parmi les plus élevés d'Europe. En 2024, le PIB réel a augmenté d'environ 1,3 %, contre 0,7 % en 2023, sous l'effet d'un fort rebond de la consommation privée. La croissance des exportations a été robuste, soutenue par des reprises significatives dans les secteurs chimique et pharmaceutique. La croissance globale a été principalement tirée par l'expansion de l'industrie chimique et pharmaceutique, tandis que le reste du secteur manufacturier s'est contracté et que les services ont connu une croissance inférieure à la moyenne. Le PIB devrait croître de 1,3 % en 2025, avant de s'accélérer à 1,8 % en 2026 (FMI), grâce à l'amélioration de la demande intérieure, à la baisse de l'inflation, à l'amélioration des conditions de financement et à l'augmentation de l'emploi. Toutefois, la croissance des exportations est menacée par la faiblesse de la demande extérieure, en particulier en Allemagne, et par la vigueur de la monnaie nationale.
En 2024, le solde des administrations publiques s'est amélioré pour atteindre 0,7 % du PIB, principalement grâce aux bons résultats des fonds de sécurité sociale, soutenus par un environnement économique stable. L'excédent devrait se réduire à 0,4 % du PIB en 2025, sous l'effet de l'augmentation des dépenses de défense et d'une injection de capital différée pour l'opérateur ferroviaire public, puis à 0,2 % en 2026 avec l'entrée en vigueur des coûts du 13e mois de pension, approuvé par initiative publique en mars 2024 (données du FMI). La gestion des finances publiques reste ancrée par la règle du frein à l'endettement fédéral, qui impose des équilibres budgétaires ajustés au cycle au niveau fédéral chaque année. Les finances publiques de la Suisse sont un point fort de la notation, la dette des administrations publiques étant prévue à 31,9 % du PIB à la fin de 2024. Les niveaux d'endettement devraient baisser à 29,8 % du PIB d'ici 2026, soutenus par une croissance économique nominale et des excédents primaires stables. La totalité de la dette publique est libellée en monnaie locale, avec une échéance moyenne de 10,5 ans. Selon les derniers chiffres du gouvernement, l'inflation annuelle moyenne était de 1,1 % en 2024 (contre 2,1 % un an plus tôt), principalement en raison de la hausse des prix des loyers et de l'électricité. En revanche, les prix des médicaments, du gaz et des voitures d'occasion ont diminué. Les prix des produits nationaux ont augmenté de 1,9 %, tandis que les prix des produits importés ont baissé de 1,5 %. Le FMI prévoit une inflation de 1 % cette année et en 2026. La Suisse reste en tête de liste des paradis fiscaux préférés en raison de sa faible imposition des sociétés et des particuliers étrangers. L'afflux de richesses étrangères vers le pays a fait l'objet de nombreuses critiques ces dernières années, en raison de préoccupations liées à l'évasion fiscale. Toutefois, après avoir signé un accord sur l'échange automatique d'informations avec l'Union européenne, la Suisse a mis fin au secret bancaire. Depuis lors, les banques suisses sont tenues de partager les informations relatives à leurs clients avec les autorités fiscales étrangères.
Le taux de chômage est resté faible en 2024 - à 2,4 %, bien qu'il augmente lentement depuis un niveau historiquement bas - et devrait rester stable à court terme. L'augmentation de la participation au marché du travail, en particulier chez les mères et les travailleurs âgés, contribuerait à réduire les pénuries de main-d'œuvre. Globalement, la Suisse est l'un des pays les plus riches du monde, avec un PIB par habitant (PPA) estimé à 98 145 USD en 2024 par le FMI. Néanmoins, selon les dernières données disponibles de l'Office fédéral de la statistique, 8,2 % de la population suisse est touchée par la pauvreté monétaire.
Indicateurs de croissance | 2023 (E) | 2024 (E) | 2025 (E) | 2026 (E) | 2027 (E) |
PIB (milliards USD) | 894,81 | 942,27 | 999,60 | 1.045,77 | 1.085,66 |
PIB (croissance annuelle en %, prix constant) | 0,7 | 1,3 | 1,3 | 1,8 | 1,2 |
PIB par habitant (USD) | 101.510 | 106.098 | 111.716 | 116.005 | 119.534 |
Solde des finances publiques (en % du PIB) | 0,2 | 0,7 | 0,4 | 0,2 | 0,2 |
Endettement de l'Etat (en % du PIB) | 33,3 | 31,9 | 30,8 | 29,8 | 29,0 |
Taux d'inflation (%) | 2,1 | 1,3 | 1,0 | 1,0 | 1,0 |
Taux de chômage (% de la population active) | 2,0 | 2,4 | 2,5 | 2,5 | 2,5 |
Balance des transactions courantes (milliards USD) | 61,77 | 77,34 | 76,24 | 83,85 | 82,95 |
Balance des transactions courantes (en % du PIB) | 6,9 | 8,2 | 7,6 | 8,0 | 7,6 |
Source : FMI - World Economic Outlook Database , October 2021
Risque pays
Consultez l'analyse risque pays proposée par la Coface.
