La conjoncture économique
L'économie de la Serbie a connu une croissance rapide entre 2001 et 2008, bien que la crise financière mondiale ait frappé durement l'économie du pays, mettant en évidence ses faiblesses structurelles et la nécessité d'une transition complète vers une économie de marché. Bien qu'il soit devenu négatif en 2020 en raison de la crise COVID-19, le PIB de la Serbie a fortement rebondi en 2021 (+7,4 %) et a poursuivi sa tendance positive en 2022 (+2,3 %). Selon l'Office statistique de Serbie, le PIB a augmenté de 2,5 % en termes réels en 2023, grâce à des exportations nettes et des investissements plus importants, ainsi qu'à une relance de la consommation privée à la lumière d'une baisse de l'inflation. Les prévisions du FMI indiquent que la croissance économique devrait atteindre 3 % en 2024 et 4,5 % en 2025. Cette hausse est principalement attribuée à l'accélération de la croissance de la consommation privée, facilitée par la réduction de l'inflation, et à l'augmentation de l'activité d'investissement. Après l'impact positif significatif observé l'année dernière, la contribution des exportations nettes à la croissance devrait rester globalement neutre tant en 2024 qu'en 2025.
Selon les chiffres du gouvernement, le déficit budgétaire des administrations publiques s'est établi à 2,3 % du PIB en 2023, contre 3,2 % un an plus tôt, en raison de la baisse des transferts de capitaux aux entreprises publiques du secteur de l'énergie et de l'augmentation des recettes provenant de la hausse des droits d'accise, qui ont été contrebalancées par des mesures de dépenses discrétionnaires comprenant des subventions accrues pour l'agriculture, des paiements forfaitaires uniques aux retraités et aux familles avec enfants, une augmentation exceptionnelle des pensions et des augmentations salariales supplémentaires dans les secteurs de l'éducation et de la santé. Soutenu par le rebond économique et une réduction continue des transferts de capitaux liés à l'énergie, le déficit devrait diminuer régulièrement au cours des années 2024 et 2025. Après être tombé à 51,3 % en 2023, principalement en raison d'une croissance substantielle du PIB nominal, le ratio de la dette des administrations publiques au PIB devrait également continuer à diminuer progressivement, principalement en raison de l'effet dénominateur, dans un contexte de croissance soutenue du PIB nominal, pour atteindre 47,4 % en 2025 (FMI). Le taux d'inflation annuel estimé a oscillé autour de 12 % en 2023. La Commission européenne s'attend à ce qu'il revienne à un taux à un chiffre en 2024 et à ce qu'il s'aligne sur la fourchette cible de la Banque centrale d'ici à 2025. Entre-temps, les négociations d'adhésion à l'UE se sont poursuivies : La Serbie a rempli les critères pour ouvrir de nouveaux chapitres dans les négociations d'adhésion à l'UE (y compris l'agenda vert et la connectivité durable), bien que la normalisation des relations avec le Kosovo soit lente et que celles avec la Croatie et la Bosnie-Herzégovine soient compliquées. Les négociations devraient se terminer en 2024. Les principaux défis auxquels la Serbie est confrontée sont : la stagnation des revenus des ménages, la nécessité de créer des emplois dans le secteur privé et de procéder à une réforme structurelle des entreprises publiques ainsi qu'à des réformes stratégiques dans le secteur public. Un système judiciaire inefficace, un niveau élevé de corruption et une population vieillissante représentent d'autres défis auxquels le pays devra faire face à long terme.
Le taux de chômage de la Serbie, relativement bas par rapport à ses voisins des Balkans, reste significativement plus élevé que la moyenne européenne : en 2023, il s'élevait à 9,1 %, avec une baisse marginale attendue dans les deux prochaines années (8,8 % en 2025 selon les projections du FMI). Cependant, par rapport à 2022, les salaires moyens, impôts et cotisations déduits, ont connu une augmentation nominale de 15 % et une augmentation réelle de 2,6 % en 2023 (Office statistique de Serbie). Le niveau de vie de la population serbe reste nettement inférieur à la moyenne de l'UE et le secteur informel du pays est important. Toutefois, les autorités bénéficient du soutien de l'UE et des institutions financières internationales pour moderniser les infrastructures et soutenir l'investissement dans les entreprises. Eurostat estime que le nombre de personnes exposées au risque de pauvreté a encore diminué pour atteindre 21,2 % en 2021 (dernières données disponibles), tandis que le PIB par habitant (PPA) s'élevait à 23 911 USD en 2022 (Banque mondiale).
Indicateurs de croissance | 2022 | 2023 (E) | 2024 (E) | 2025 (E) | 2026 (E) |
PIB (milliards USD) | 63,56 | 75,19 | 81,87 | 87,74 | 94,26 |
PIB (croissance annuelle en %, prix constant) | 2,6 | 2,5 | 3,5 | 4,5 | 4,0 |
PIB par habitant (USD) | 9.538 | 11.327 | 12.384 | 13.324 | 14.372 |
Solde des finances publiques (en % du PIB) | -1,2 | -1,4 | -1,5 | -2,1 | -1,9 |
Endettement de l'Etat (en % du PIB) | 53,5 | 48,9 | 49,1 | 48,3 | 47,1 |
Taux d'inflation (%) | 12,0 | 12,4 | 4,8 | 3,1 | 3,0 |
Taux de chômage (% de la population active) | 9,4 | 9,5 | 9,4 | 9,3 | 9,3 |
Balance des transactions courantes (milliards USD) | -4,35 | -1,94 | -3,19 | -4,09 | -4,70 |
Balance des transactions courantes (en % du PIB) | -6,9 | -2,6 | -3,9 | -4,7 | -5,0 |
Source : FMI - World Economic Outlook Database , October 2021
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