Investissement Direct Etranger

Selon l'Étude sur l'investissement dans le monde 2023 publiée par la CNUCED, après la baisse observée l'année précédente (-71,1 milliards de dollars), les flux d'IDE ont été positifs de 14 milliards de dollars en 2022, toujours bien en deçà de la moyenne enregistrée sur la période 2018-20 (66,6 milliards de dollars). La même année, le stock total d'IDE s'élevait à 2 700 milliards USD. Selon EY, le Royaume-Uni a enregistré 929 projets d'IDE en 2022, soit une baisse de 6,4 % par rapport aux 993 projets enregistrés en 2021, dont 299 étaient localisés à Londres. L'un des facteurs clés de la baisse globale du nombre de projets au Royaume-Uni a été une chute significative de la technologie numérique, son principal secteur d'IDE. Les projets technologiques ont diminué de près d'un tiers (32,2 %), passant de 345 en 2021 à 234 en 2022, la part du Royaume-Uni dans les projets numériques européens chutant de 29,2 % à 19,8 % au cours de la même période. Au cours de la dernière décennie, le Royaume-Uni a été l'un des principaux bénéficiaires d'IDE en Europe et reste la première destination des investissements sortants américains. Cependant, le processus de Brexit a suscité de nombreuses inquiétudes de la part de certains investisseurs quant à l'augmentation des coûts commerciaux avec l'Europe et à la volatilité de la livre sterling. Les données de l'Office for National Statistics (ONS) montrent que les États-Unis ont conservé leur position dominante en termes d'IDE entrants immédiats (675,7 milliards de livres sterling) et ultimes (817,4 milliards de livres sterling). Après les États-Unis, le Japon et la France occupent les deuxième et troisième places, avec respectivement 8,8 % et 6,2 %. Les secteurs qui attirent la majorité des investissements étrangers sont les services financiers, les services professionnels, scientifiques et techniques, le commerce de détail et de gros, les transports et l'entreposage, et les TIC (OCDE). Selon les derniers chiffres de l'OCDE, au cours du premier semestre 2023, les entrées d'IDE au Royaume-Uni ont été négatives de 63,3 milliards USD, contre un flux positif de 18,3 milliards USD enregistré au cours de la même période un an plus tôt.

Le Royaume-Uni a modifié les motifs juridiques sur lesquels le gouvernement peut intervenir dans certaines fusions en vertu de la loi sur les entreprises (Enterprise Act). Les changements ont abaissé les seuils juridictionnels pour l'examen des fusions dans trois secteurs spécifiques : l'intelligence artificielle, la technologie d'authentification cryptographique et les matériaux avancés. La loi britannique sur la sécurité nationale et l'investissement de 2021 ("NSIA 2021") est entrée en vigueur en 2022. La nouvelle loi a introduit un régime distinct d'examen des investissements pour les entreprises cherchant à prendre le contrôle d'une société ou d'un actif dans 17 secteurs de l'économie jugés pertinents pour les intérêts de sécurité nationale du Royaume-Uni (par exemple, l'énergie, la robotique, la défense, l'IA, les transports, les communications, etc.) Le processus de notification impliquera une soumission électronique à l'Unité de sécurité des investissements ("ISU") du Département des affaires, de l'énergie et de la stratégie industrielle ("BEIS"), qui a le pouvoir d'imposer des conditions sur les transactions et même de les dénouer ou de les bloquer. Malgré le processus du Brexit, l'économie britannique résiste : Londres reste la capitale financière de l'Europe, accueillant le siège européen de près de 60 % des entreprises du classement Fortune 500. De plus, la Grande-Bretagne conserve une monnaie forte, et le pays reste l'un des plus importants marchés de consommation européens. Le Royaume-Uni se classe au 4e rang des 132 économies de l'indice mondial de l’innovation 2023 et au 30e rang sur 184 pays de l'indice de liberté économique 2023.