
La conjoncture économique
La Roumanie a réalisé des progrès significatifs en matière de performance économique et de convergence avec l'Union européenne, mais elle doit relever des défis pour promouvoir une croissance plus inclusive et durable, tant sur le plan économique qu'environnemental. Après une croissance économique robuste en 2022 (+4,7 %) tirée par la consommation privée et les investissements, la production économique de la Roumanie a augmenté de 2,4 % en 2023. Cependant, la croissance a ralenti pour atteindre 0,9 % en 2024, principalement en raison des dépenses de consommation finale des ménages, qui ont contribué à hauteur de 3,6 points de pourcentage (données INSEE). Une augmentation progressive de la demande extérieure et des exportations, un nouvel assouplissement des conditions financières, une consommation privée résiliente et une accélération de l'investissement privé devraient porter la croissance du PIB réel à 2,5 % en 2025 et à 2,9 % en 2026. Les investissements financés par l'UE dans les infrastructures publiques devraient apporter un soutien important à la croissance (Commission européenne).
Selon les estimations préliminaires du ministère des finances, le déficit budgétaire des administrations publiques roumaines a atteint plus de 8,6 % du PIB en 2024, soit l'un des plus élevés de l'UE et près de 70 % de plus qu'en 2023, les dépenses ayant augmenté de 19,1 % pour atteindre 146,2 milliards d'euros. Les recettes budgétaires ont augmenté de 10,4 % en glissement annuel pour atteindre 574,6 milliards de lei, principalement grâce aux cotisations d'assurance, à la TVA, aux droits d'accise, aux impôts sur les salaires et les revenus, à l'impôt sur les bénéfices et aux recettes non fiscales, y compris l'impact de l'amnistie fiscale de septembre. Les remboursements et les subventions de l'UE ont totalisé 42,62 milliards RON en 2024, en baisse de 37% en glissement annuel. Les dépenses totales représentaient 41,22 % du PIB, en hausse de 3,16 points de pourcentage par rapport à l'année précédente. L'assistance sociale a représenté 30,8 % des dépenses, tandis que les dépenses de personnel et les coûts des biens et services ont représenté respectivement 22,6 % et 12,9 %. Les investissements ont atteint 120,21 milliards RON, en hausse de 19,4% en glissement annuel, le financement extérieur non remboursable couvrant 38,4% des dépenses totales d'investissement. Le déficit devrait rester élevé en 2025 et 2026. En 2025, les coûts à court terme de la réforme des retraites et une nouvelle augmentation des paiements d'intérêts (projetés à 2,2 % du PIB en 2026, contre 1,4 % en 2022) devraient maintenir la croissance des dépenses publiques à un niveau élevé. La croissance des recettes devrait rester forte, en phase avec l'activité économique (Commission européenne). La dette des administrations publiques devrait passer de 55,7 % du PIB en 2024 à 63,1 % en 2026, en raison des déficits élevés et du ralentissement de la croissance du PIB nominal dans les années à venir. Le pays a enregistré le taux d'inflation le plus élevé de l'UE en 2024, soit 5,5 %, ce qui reste bien inférieur au taux à deux chiffres enregistré l'année précédente. L'inflation moyenne mesurée par l'IPCH devrait continuer à ralentir et finir par se situer dans la fourchette cible de la banque centrale, à savoir 2,5 % ± 1 point de pourcentage, mais pas avant la fin de l'année 2026.
Le vieillissement de la population, l'émigration de la main-d'œuvre qualifiée, l'évasion fiscale importante et l'insuffisance des soins de santé peuvent compromettre la croissance à long terme et la stabilité économique de la Roumanie et constituent les principales vulnérabilités de l'économie. Malgré un taux de chômage relativement faible (5,6 % en 2024), la Roumanie reste l'un des pays les plus pauvres d'Europe, avec 32 % de la population menacée de pauvreté ou d'exclusion sociale (le taux le plus élevé de l'UE - données de la Commission européenne). Les pressions sur le marché du travail se sont atténuées en raison du ralentissement de l'activité économique et de l'afflux croissant de travailleurs étrangers. Toutefois, la demande de main-d'œuvre reste forte et le taux de chômage devrait diminuer légèrement. Les salaires nominaux dans les deux secteurs ont augmenté à un taux à deux chiffres en 2024, mais la croissance des salaires devrait se modérer en 2025 et 2026 en raison de fortes augmentations du salaire minimum, d'une inflation plus faible et d'une moindre tension sur le marché du travail. Enfin, le FMI estime que le PIB par habitant (PPA) du pays s'élèvera à 47 203 USD en 2024, ce qui reste inférieur à la moyenne de l'UE.
Indicateurs de croissance | 2023 (E) | 2024 (E) | 2025 (E) | 2026 (E) | 2027 (E) |
PIB (milliards USD) | 351,07 | 380,56 | 406,20 | 431,68 | 453,11 |
PIB (croissance annuelle en %, prix constant) | 2,1 | 1,9 | 3,3 | 3,7 | 3,7 |
PIB par habitant (USD) | 18.425 | 20.089 | 21.570 | 23.066 | 24.369 |
Solde des finances publiques (en % du PIB) | -5,6 | -7,4 | -7,3 | -7,1 | -7,0 |
Endettement de l'Etat (en % du PIB) | 52,1 | 55,7 | 59,7 | 63,1 | 66,7 |
Taux d'inflation (%) | 10,4 | 5,3 | 3,6 | 3,3 | 3,0 |
Taux de chômage (% de la population active) | 5,6 | 5,6 | 5,4 | 5,2 | 5,1 |
Balance des transactions courantes (milliards USD) | -24,49 | -28,53 | -28,45 | -28,73 | -28,43 |
Balance des transactions courantes (en % du PIB) | -7,0 | -7,5 | -7,0 | -6,7 | -6,3 |
Source : FMI - World Economic Outlook Database , October 2021
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