La conjoncture économique

Pour les dernières prévisions sur les impacts économiques causés par la pandémie de coronavirus, veuillez consulter la plateforme de suivi des politiques du FMI "Policy Responses to COVID-19" pour les réponses économiques clés des gouvernements.

Même si le Paraguay fait partie des pays les plus pauvres d'Amérique du Sud, le pays a connu une croissance élevée et régulière au cours de la dernière décennie. Selon le FMI, le PIB a augmenté de 4,5 % en 2021, tiré principalement par la consommation des ménages. Néanmoins, la croissance du PIB devrait diminuer à 3,8 % en 2022 avant de remonter à 4 % en 2023.

Depuis 2013, le Paraguay a adopté une loi sur la responsabilité fiscale, qui fixe la limite du déficit budgétaire autorisé à 1,5 % du PIB. Le déficit public est tombé à 0 % en 2021, et le gouvernement devrait poursuivre sa politique budgétaire prudente, en respectant la limite de déficit de 1,5 % du PIB fixée par la loi sur la responsabilité. Le Paraguay a investi dans de nombreuses politiques publiques de développement et a vu sa dette extérieure doubler au cours des cinq dernières années. Pourtant, la dette publique du Paraguay est parmi les plus faibles d'Amérique latine, à 38,4 %, et devrait rester stable au cours des deux prochaines années (39,5 % en 2022 et 39,9 % en 2023). L'inflation est passée à 3,5 % en 2021, et elle devrait augmenter légèrement au cours des deux prochaines années, pour atteindre 4 % en 2022 et 2023. Ces taux se situent toutefois dans la fourchette cible fixée par la banque centrale - entre 2 % et 6 %. Les secteurs de l'agriculture, de la vente et de la construction continuent d'être les moteurs de la croissance économique du Paraguay. La production des centrales hydroélectriques d'Itaipu et de Yacireta, ainsi que des fermes et du bétail hautement productifs, sont des moteurs économiques et représentent plus de 60 % des exportations totales du Paraguay. En 2021, le gouvernement a poursuivi la mise en œuvre d'une série de mesures fiscales pour atténuer l'impact du COVID-19, notamment la réduction de la TVA sur les fournitures médicales à 5 % et l'élimination des droits d'importation sur celles-ci, des dépenses supplémentaires liées à la santé, des mesures pour soutenir la population vulnérable et le financement de l'émergence pour les PME. Dans l'ensemble, les mesures du Paraguay ont été efficaces pour stimuler l'activité économique, qui se redresse progressivement.

Le Paraguay a le taux de chômage le plus bas de la région du Mercosur, qui était estimé à 6 % en 2021, malgré l'impact économique négatif de la pandémie de COVID-19. Ce taux devrait légèrement diminuer en 2021 et 2022, à 5,9 % et 5,8 %, respectivement. Cependant, la pauvreté et l'inégalité des revenus restent des défis majeurs. Pourtant, le taux de pauvreté total – que la Banque mondiale définit comme inférieur à 3,10 USD par jour – a diminué et se situe actuellement à 26,1 %. Néanmoins, le taux d'extrême pauvreté (qui concerne les individus vivant avec moins de 1,90 USD par jour) a augmenté, passant de 5,4% à 5,7 %. Dans les zones rurales, 41,2% de la population n'a pas de revenu mensuel pour couvrir les besoins de base, alors que dans les centres urbains, ce chiffre est de 27,6 %. De plus, la concentration des terres dans la campagne paraguayenne est l'une des plus élevées au monde, avec 10 % de la population contrôlant 66 % des terres, tandis que 30 % des ruraux sont sans terre, ce qui provoque des tensions permanentes entre les sans terre et les élites.

Commerce extérieur

Bien qu'il soit un pays enclavé, le Paraguay est ouvert au commerce international, qui représente 65 % du PIB du pays. Même si le Paraguay est un membre fondateur du Mercosur, le pays a été exclu du bloc en 2012 en raison de la destitution du président Fernando Lugo, mais a rapidement rejoint le groupe en 2013, après l'élection du président Horacio Cartes. Le Paraguay est le 93e plus grand exportateur et le 100e plus grand importateur au monde. Le pays exporte principalement des graines de soja (25,2 %), de l'énergie électrique (20,4 %), de la viande bovine (13,1 %), des tourteaux et autres résidus solides (9 %), ainsi que de l'huile de soja et ses fractions (4,9 %).  Ses principales importations comprennent les appareils électriques pour la téléphonie par fil (11,3 %), les huiles de pétrole (11,2 %), les véhicules à moteur (4 %), les insecticides (3,5 %) et les engrais minéraux ou chimiques (2,2 %). Selon les prévisions du commerce extérieur du FMI, le volume des exportations de biens et de services a augmenté d'environ 15 % en 2021 et devrait augmenter de 6,5 % en 2022, tandis que le volume des importations de biens et de services a diminué d'environ 2,4 % en 2021, et devrait augmenter de 4,9 % en 2022.

Les principaux partenaires commerciaux du Paraguay sont le Brésil, l'Argentine, la Chine, les États-Unis, le Chili, la Russie et Singapour. La politique économique du gouvernement vise à accroître le commerce international afin de dynamiser l'économie et de développer des secteurs compétitifs, grâce à des protections tarifaires faibles et uniformes. Dans une tentative de diversifier ses partenaires économiques, le pays a demandé l'adhésion permanente au bloc commercial de l'Alliance du Pacifique, car il n'est actuellement qu'un observateur. En outre, l'amélioration relative de la situation économique au Brésil et en Argentine - principaux partenaires commerciaux du Paraguay - devrait encore profiter aux exportations paraguayennes. Cependant, les restrictions d'accès au crédit et les taux d'intérêt élevés, ainsi que le coût élevé des services de transport et de télécommunication, restent des obstacles majeurs à l'expansion du commerce dans le pays. Le Paraguay est membre de l'OMC et du Mercosur et a conclu des accords commerciaux avec la Colombie, l'Égypte, Israël, le Pérou, la Bolivie, le Chili, le Maroc, le Mexique et l'Inde.

Bien qu'elle soit restée excédentaire, la balance commerciale du Paraguay est instable depuis 2006. En 2020, la balance commerciale du pays était positive et s'élevait à 1 250 milliards de dollars. Selon l'OMC, les importations de marchandises se sont élevées à 10,2 milliards de dollars, tandis que les exportations ont atteint 8,5 milliards de dollars. Les exportations ont augmenté principalement en raison d'une forte augmentation de la valeur des réexportations et de l'augmentation des ventes de soja, tandis que les importations destinées à la consommation intérieure ont augmenté, tirées par les aliments, les boissons, les textiles et l'acquisition de biens durables, tels que les automobiles et les appareils électriques. Concernant le commerce des services, les importations se sont élevées à 866 millions de USD, tandis que les exportations se sont élevées à 655 millions de USD.