
La conjoncture économique
Malgré une série de chocs graves - notamment la pandémie de COVID-19, une sécheresse prolongée, une inflation due à la hausse des prix des produits de base et un tremblement de terre dévastateur - le Maroc a fait preuve d'une résistance économique remarquable. Cela est dû en grande partie à un cadre de politique macroéconomique solide et à des mesures gouvernementales proactives. La croissance du PIB est estimée à 3,2 % en 2024, contre 3,2 % un an plus tôt. Alors que la demande intérieure a pris de l'ampleur, la production agricole a enregistré une baisse en raison de la sécheresse. L'activité économique devrait s'accélérer pour atteindre 3,9 % en 2025, grâce à la reprise de la production agricole et à la poursuite de l'expansion du secteur non agricole, sous l'effet d'une forte demande intérieure. Cette croissance devrait permettre au déficit du compte courant de se rapprocher de sa norme à moyen terme d'environ 3 % (FMI).
Depuis la pandémie, le Maroc a progressivement amélioré sa situation budgétaire. Les récentes réformes du système fiscal et de l'administration ont élargi l'assiette fiscale tout en réduisant la charge fiscale, ce qui se traduit par des recettes fiscales plus élevées que prévu en 2024. Seule une petite partie des recettes supplémentaires ayant été épargnée, le déficit du gouvernement central pour l'année s'est établi à 4,1 % du PIB, soit un peu mieux que les 4,3 % prévus dans le budget 2024. Le budget 2025 maintient l'ajustement fiscal progressif prévu, mais les recettes plus élevées que prévu devraient être utilisées pour accélérer la réduction de la dette jusqu'aux niveaux d'avant la pandémie. Le ratio dette/PIB du Maroc a été estimé à 68,7 % en 2024 par le FMI (contre 69,5 % un an plus tôt), avec une réduction marginale prévue sur l'horizon de prévision (66,9 %). Après avoir culminé à plus de 6 % en 2023, l'inflation a considérablement ralenti en 2024, restant inférieure à 2 % depuis février, grâce à la baisse des prix de l'énergie. Cependant, une légère augmentation de l'inflation globale est attendue après avril 2025 en raison du retrait partiel en cours des subventions au gaz butane.
Le Maroc a une population jeune mais reste confronté à des défis tels que l'émigration, l'informalité généralisée du marché du travail, la faible participation des femmes et l'augmentation du chômage, d'autant plus que de nombreux jeunes entrent chaque année sur le marché du travail. Un ensemble complet de mesures, y compris l'amélioration des incitations et de l'application de la loi, est nécessaire pour réduire l'informalité. Le taux de chômage reste élevé (estimé à 13,4 % l'année dernière), mais devrait suivre une tendance à la baisse en 2025 (12,6 %) et 2026 (12,1 % - FMI). Selon le Haut Commissariat au Plan marocain, le chômage touche particulièrement les jeunes (15-24 ans - 36,7% en 2024), les jeunes diplômés et les femmes (25,9% chacun). Malgré les progrès enregistrés ces dernières années, 6,4 % de la population marocaine est multidimensionnellement pauvre et 10,9 % est classée comme vulnérable à la pauvreté multidimensionnelle (PNUD). Enfin, le PIB par habitant (PPA) a été estimé à 10 615 USD en 2024 par le FMI.
Indicateurs de croissance | 2023 (E) | 2024 (E) | 2025 (E) | 2026 (E) | 2027 (E) |
PIB (milliards USD) | 144,44 | 157,09 | 168,60 | 180,60 | 193,20 |
PIB (croissance annuelle en %, prix constant) | 3,4 | 2,8 | 3,6 | 3,4 | 3,4 |
PIB par habitant (USD) | 3.901 | 4.204 | 4.471 | 4.746 | 5.034 |
Solde des finances publiques (en % du PIB) | -4,6 | -4,3 | -3,9 | -3,3 | -3,3 |
Endettement de l'Etat (en % du PIB) | 69,5 | 68,7 | 68,0 | 66,9 | 66,2 |
Taux d'inflation (%) | 6,1 | 1,7 | 2,3 | 2,3 | 2,2 |
Taux de chômage (% de la population active) | 13,0 | 13,4 | 12,6 | 12,1 | 11,6 |
Balance des transactions courantes (milliards USD) | -0,89 | -3,14 | -3,87 | -4,47 | -5,18 |
Balance des transactions courantes (en % du PIB) | -0,6 | -2,0 | -2,3 | -2,5 | -2,7 |
Source : FMI - World Economic Outlook Database , October 2021
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