
Investissement Direct Etranger
Le Liban est traditionnellement ouvert aux investissements directs étrangers, bien que l'instabilité politique récente, les déséquilibres macroéconomiques et une crise des devises étrangères aient affaibli l'attractivité du pays. Selon le Rapport sur l'investissement dans le monde 2021 publié par la CNUCED, les entrées d'IDE étaient estimées à 3 milliards de USD en 2020. Le stock d'IDE n'a atteint que 18 milliards de USD en 2020. Dans le passé, les IDE ont alimenté la création d'emplois et stimulé les secteurs de l'information, de la technologie et de l'industrie, mais des goulots d'étranglement réglementaires et institutionnels ont affecté les perspectives de diversification des IDE. Au cours des deux dernières années, le Liban a été frappé par une série de chocs : une crise économique et financière, suivie de la pandémie de COVID-19, une crise politique et enfin, l'explosion au port de Beyrouth le 4 août 2020. La crise économique sans précédent a eu des impacts négatifs importants et persistants qui ont continué d'affecter le pays en 2021 et ont dissuadé les investisseurs. Les principaux investisseurs sont la France, les Emirats Arabes Unis, les Etats-Unis, l'Allemagne, le Royaume-Uni, les Pays-Bas, la Jordanie et l'Egypte. Les IDE sont principalement orientés vers le commerce, l'immobilier, les services, le tourisme et l'agriculture.
La grave crise économique et politique que traverse le Liban, le défaut souverain et les effets de la crise syrienne continueront d'affecter la confiance des investisseurs. D'autres facteurs ont déjà entravé les IDE, notamment le taux de chômage élevé, la fuite des cerveaux, les pénuries d'approvisionnement énergétique et les obstacles réglementaires (rapport sur la politique d'investissement de la CNUCED, 2018). Le pays est classé 143e sur 190 économies par la Banque mondiale dans son rapport Doing Business 2020 (en baisse d'une position par rapport au rapport précédent, dans lequel le Liban en avait déjà perdu 9), l'un des classements les plus bas du Moyen-Orient. Depuis octobre 2019, le secteur financier libanais a imposé des contrôles de capitaux ad hoc, empêchant la plupart des Libanais de transférer de l'argent à l'étranger, malgré le fait que 75 % des comptes dans les banques libanaises sont libellés en dollars. Le 7 mars 2020, le Liban a annoncé son intention de faire défaut et de restructurer sa dette de près de 31 milliards de dollars libellée en dollars. Malgré le plan économique mis en place par le gouvernement pour restructurer son secteur financier, le Liban a signé une demande officielle d'assistance du FMI. La plupart des analystes voient l'avenir économique à court et moyen terme du Liban comme sombre, avec une austérité budgétaire probable, des contrôles de capitaux persistants, une nouvelle dévaluation et une dépréciation potentielle appliquée aux riches déposants pour recapitaliser le secteur bancaire. Ces développements affecteront le potentiel du Liban en tant que destination pour les investissements étrangers, dégradant sa position dans les années à venir.
Investissement Direct Etranger | 2019 | 2020 | 2021 |
Flux d'IDE entrants (millions USD) | 1.361 | 1.306 | 273 |
Stocks d'IDE (millions USD) | 67.326 | 68.632 | 68.905 |
Nombre d'investissements greenfield* | 12 | 4 | 1 |
Value of Greenfield Investments (million USD) | 290 | 41 | 1 |
Source : CNUCED - Dernières données disponibles.
Note : * Les investissements greenfield correspondent à la création de filiales ex-nihilo par la maison mère.
Comparaison internationale de la protection des investisseurs | Liban | Moyen-Orient & Afrique du nord | Etats-Unis | Allemagne |
Index de transparence des transactions* | 9,0 | 6,4 | 7,0 | 5,0 |
Index de responsabilité des managers** | 1,0 | 4,8 | 9,0 | 5,0 |
Index de pouvoir des actionnaires*** | 5,0 | 4,7 | 9,0 | 5,0 |
Source : Doing Business - Dernières données disponibles.
Note: *Plus l'index est grand, plus les transactions sont transparentes. **Plus l'index est grand, plus les managers sont personnellement responsables. *** Plus l'index est grand, plus les actionnaires ont le pouvoir de défendre leur droit.
