
La conjoncture économique
Pour les dernières mises à jour sur les principales réponses économiques des gouvernements pour faire face à l'impact économique de la pandémie COVID-19, veuillez consulter la plateforme de suivi des politiques du FMI "Policy Responses to COVID-19".
Avant la récession économique provoquée par la chute des prix du pétrole et la pandémie de Covid-19, le Ghana se classait régulièrement parmi les dix économies africaines à la croissance la plus rapide, mais cette tendance a changé. Après avoir rebondi à 5,4 % du PIB en 2021, la croissance a ralenti à 3,6 % du PIB en 2022, dans le contexte des perturbations économiques et commerciales mondiales causées par la guerre en Ukraine. Selon les estimations du FMI, la croissance du PIB devrait encore diminuer pour atteindre 2,8 % en 2023 avant de remonter à 3,9 % en 2024. La baisse des prix du pétrole et du niveau de production, les vulnérabilités budgétaires et de la dette ainsi qu'un environnement extérieur difficile entraveront les perspectives de croissance.
En 2022, l'économie ghanéenne, qui se remet encore de l'impact de la pandémie de Covid-19 et de l'effondrement des recettes d'exportation du pétrole et du cacao, a été encore plus touchée par les conséquences de la guerre en Ukraine. La dette publique est passée de 82,1 % du PIB en 2021 à 90,7 % du PIB en 2022, et les inquiétudes des investisseurs ont entraîné des dégradations de la note de crédit, des sorties de capitaux, une perte d'accès aux marchés extérieurs et une augmentation des coûts d'emprunt nationaux (FMI). La dette est due en partie à des coûts exceptionnels dans les secteurs de l'énergie et de la finance. En effet, les arriérés du gouvernement envers le secteur de l'énergie représentent 1 % du PIB chaque année (Coface). Le paiement des intérêts de la dette pèse lourdement sur le déficit budgétaire, malgré l'augmentation des recettes fiscales et de la demande extérieure de pétrole, d'or et de cacao. Le déficit budgétaire est passé de -11,4 % du PIB en 2021 à -9,2 % du PIB en 2022, et même s'il devrait continuer à se réduire, il restera élevé en 2023 (-8,6 % du PIB) et en 2024 (-8,9 % du PIB) (FMI). Les chocs sur les prix et la chaîne d'approvisionnement provoqués par la guerre en Ukraine ont exacerbé la situation, entraînant une forte dépréciation du taux de change, une poussée de l'inflation et une pression sur les réserves de change (FMI). De 10 % en 2021, l'inflation a grimpé à 27,2 % en 2022 et, tout en diminuant, elle devrait rester très élevée en 2023 (20,9 %) et 2024 (14,7 %) (FMI). En décembre 2022, il a atteint 54,1 % (Focus Economics). En décembre 2022, l'équipe du FMI est parvenue à un accord avec les autorités ghanéennes sur un programme triennal soutenu par un accord au titre de la facilité élargie de crédit (FEC) d'un montant de 3 milliards de dollars. Ce programme vise à rétablir la stabilité macroéconomique et la viabilité de la dette tout en jetant les bases d'une croissance plus forte et plus inclusive. En février 2023, le gouvernement a clôturé son programme de restructuration de la dette intérieure, reportant les échéances de 2023 à 2028 et réduisant les taux d'intérêt nominaux (Focus Economics). Des pourparlers ont été entamés avec les membres du Club de Paris concernant la restructuration de la dette extérieure. Selon les estimations du FMI, la dette publique atteindra 87,8 % du PIB en 2023 et 89,2 % en 2024. Les autorités ghanéennes se sont engagées à mettre en œuvre un vaste programme de réformes économiques, qui s'appuie sur le programme de croissance économique post-COVID-19 (PC-PEG) du gouvernement (FMI). Le gouvernement reste également attaché au programme de redressement du secteur de l'énergie (2019-2023) établi en collaboration avec la Banque mondiale.
Le Ghana est confronté à de fortes inégalités, à une augmentation de la pauvreté et du chômage. Le pays est classé 133e dans l'indice de développement humain de 2021. Selon les estimations de la Banque mondiale, le taux de chômage dans le pays était d'environ 3,9 % en 2021.
Indicateurs de croissance | 2020 | 2021 | 2022 (E) | 2023 (E) | 2024 (E) |
PIB (milliards USD) | 70,01 | 79,16 | 72,84 | 66,62 | 67,90 |
PIB (croissance annuelle en %, prix constant) | 0,5 | 5,4 | 3,2 | 1,6 | 2,9 |
PIB par habitant (USD) | 2.275 | 2.521 | 2.270 | 2.025 | 2.012 |
Endettement de l'Etat (en % du PIB) | 72,3 | 79,6 | 88,8 | 98,7 | 92,8 |
Taux d'inflation (%) | 9,9 | 10,0 | 31,9 | 45,4 | 22,2 |
Balance des transactions courantes (milliards USD) | -2,66 | -2,94 | -1,64 | -1,92 | -1,34 |
Balance des transactions courantes (en % du PIB) | -3,8 | -3,7 | -2,3 | -2,9 | -2,0 |
Source : FMI - World Economic Outlook Database , October 2021
Risque pays
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