La conjoncture économique
Fortement dépendante du secteur pétrolier et des importations de produits alimentaires, l'économie gabonaise est vulnérable aux fluctuations mondiales des prix des matières premières. Après s'être contractée en 2020 sous les effets conjoints de la baisse de la demande de pétrole, de la baisse des prix du pétrole et des mesures d'endiguement liées à la pandémie, la croissance du PIB a commencé à se redresser en 2021 (+1,5 %) et 2022 (+3 %). Le FMI estime que la croissance du PIB réel ralentira légèrement pour atteindre 2,8 % en 2023. Alors que la production de pétrole a augmenté de 3,7 %, les déraillements de trains ont entravé la production et les exportations dans les secteurs non pétroliers, en particulier le manganèse et le bois. La croissance devrait s'établir à 2,6 % et 2,5 % en 2024 et 2025, respectivement, grâce à une hausse temporaire de la production pétrolière, à la reprise des industries minières et forestières et à l'activité dans le secteur de la construction.
L'excédent budgétaire du Gabon a augmenté pour atteindre environ 2,3 % du PIB en 2023, contre 1,1 % en 2022. Le projet de loi de finances 2024 prévoit une augmentation des recettes (+15,7%) et des dépenses (+17%) par rapport à la loi de finances 2023. Fitch prévoit une baisse de l'excédent budgétaire à environ 1 % du PIB. Parallèlement à l'investissement public substantiel, la transition politique actuelle introduit des pressions supplémentaires sur les dépenses en matière de salaires publics, de subventions aux carburants et d'intérêts. L'acquisition potentielle des actifs pétroliers d'Assala pourrait peser davantage sur les dépenses publiques. Les hypothèses de base de Fitch Ratings prévoient des excédents budgétaires et une croissance robuste, indiquant une baisse de la dette publique de 56,0 % en 2023 à 52,2 % du PIB en 2025 (64,9 % et 65,2 %, respectivement, selon le FMI). Toutefois, une chute importante des prix du pétrole pourrait modifier cette trajectoire. Globalement, la dette publique est essentiellement externe (60% du total) et détenue par des créanciers multilatéraux (principalement le FMI et la Banque mondiale) et bilatéraux (France, Chine, etc.) (Coface). Le FMI a estimé l'inflation à 3,8 % l'an dernier, avec une baisse attendue à l'horizon de la prévision, à 2,5 % cette année et 2,3 % en 2025. La croissance à moyen terme du Gabon repose sur la diversification économique, en particulier dans les secteurs non pétroliers orientés vers l'exportation, ainsi que sur les investissements dans les infrastructures et la création de zones économiques spéciales.
Le Gabon est classé parmi les pays à revenu intermédiaire supérieur, avec un PIB par habitant supérieur à celui de ses voisins. Cependant, les indicateurs sociaux sont à la traîne par rapport à la richesse du pays. Un tiers de la population vit en dessous du seuil de pauvreté (près de 5 % vivent avec moins d'un dollar et demi par jour) et le taux de chômage est très élevé. En 2022, le taux de chômage dans le pays était de 20,6 % (Banque mondiale, estimation de l'OIT). Il existe également un écart important entre le développement économique des populations urbaines et celui des populations rurales. De plus, les loyers urbains ont explosé en raison de l'exode rural vers les villes (quatre grandes villes abritent plus de 85% de la population gabonaise).
Indicateurs de croissance | 2022 | 2023 (E) | 2024 (E) | 2025 (E) | 2026 (E) |
PIB (milliards USD) | 21,08 | 20,52 | 21,01 | 21,10 | 21,43 |
PIB (croissance annuelle en %, prix constant) | 3,0 | 2,3 | 2,9 | 2,7 | 2,6 |
PIB par habitant (USD) | 9.752 | 9.290 | 9.308 | 9.148 | 9.095 |
Endettement de l'Etat (en % du PIB) | 63,6 | 70,5 | 73,1 | 78,9 | 84,6 |
Taux d'inflation (%) | 4,3 | 3,6 | 2,1 | 2,2 | 2,2 |
Balance des transactions courantes (milliards USD) | 2,20 | 0,86 | 0,84 | 0,63 | 0,46 |
Balance des transactions courantes (en % du PIB) | 10,4 | 4,2 | 4,0 | 3,0 | 2,2 |
Source : FMI - World Economic Outlook Database , October 2021
Risque pays
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