
La conjoncture économique
Le Chili, reconnu comme une économie à revenu élevé par la Banque mondiale, s'est traditionnellement appuyé sur des secteurs orientés vers l'exportation tels que l'exploitation minière, l'agriculture et la sylviculture, complétés par un cadre financier stable. Après une modeste expansion de 0,2 % en 2023, la croissance du PIB réel en 2024 s'est accélérée pour atteindre 2,2 %. La croissance a été inégale, les secteurs de l'exploitation minière et des services publics (16 % du PIB) ayant enregistré de bons résultats au cours des trois premiers trimestres en raison de la résolution des problèmes d'approvisionnement minier et de la croissance des énergies renouvelables. Les autres secteurs, en particulier la construction, ont progressé plus lentement, reflétant les ajustements cycliques et le potentiel limité des industries non minières. Du côté des dépenses, la croissance a été principalement tirée par les exportations nettes, tandis que la consommation et l'investissement sont restés faibles. Le PIB réel devrait croître d'environ 2 à 2,5 % en 2025 et à moyen terme, sous l'effet d'une reprise de la demande intérieure et d'une croissance continue des exportations minières (données du FMI).
En ce qui concerne les finances publiques, le déficit budgétaire pour 2024 a été estimé à 2,7 % du PIB, soit 0,8 % de plus que prévu. Les recettes n'ont pas été à la hauteur, principalement en raison d'une collecte plus faible de l'impôt sur le revenu des sociétés, peut-être en raison des changements post-pandémiques, et d'une baisse de la TVA due à la lenteur de la reprise de la demande intérieure. Les recettes tirées du lithium n'ont pas non plus été à la hauteur des prévisions en raison d'une chute brutale des prix. Le gouvernement a réagi en réduisant les dépenses, en particulier au quatrième trimestre 2024. Le gouvernement vise à réduire le déficit budgétaire à 1,1 % du PIB en 2025 et à 0,5 % en 2026, bien que l'objectif semble difficile à atteindre. Le ratio dette/PIB a légèrement augmenté pour atteindre 41 % en 2024, soit une hausse de 0,6 % en glissement annuel, et devrait suivre une tendance à la hausse au cours de la période de prévision (FMI). L'inflation globale est passée de 3,4 % en décembre 2023 à 4,5 % en décembre 2024. L'inflation non fondamentale a tiré cette hausse, principalement en raison d'une augmentation de 43 % des prix réglementés de l'électricité pour les ménages (2,2 % du panier de l'IPC) entre juin et octobre, après un gel de 2019 à 2023. La Banque centrale a poursuivi l'assouplissement de sa politique monétaire, ramenant son taux directeur de 8,25 % fin 2023 à 5,0 % en décembre 2024, avec un rythme plus lent depuis juin. L'inflation devrait revenir à l'objectif de 3 % d'ici le début de 2026, à mesure que l'impact des hausses des tarifs de l'électricité s'estompera et que l'inflation des services diminuera.
Le marché du travail reste plus faible qu'avant la pandémie. En 2024, la croissance de l'emploi s'est ralentie, et les taux de participation au marché du travail et de chômage n'ont pas encore retrouvé leurs niveaux de 2019. Parmi les facteurs qui ont contribué à cette situation figurent la faiblesse cyclique des secteurs à forte intensité de main-d'œuvre tels que la construction, une augmentation significative du salaire minimum réel, une participation plus faible des personnes âgées et des jeunes à la population active, et de nouvelles réglementations du travail, telles que la réduction progressive du temps de travail de 45 à 40 heures par semaine. Dans l'ensemble, les salaires réels ont augmenté de 4,1 % en glissement annuel en novembre 2024. Pour l'ensemble de l'année, le FMI a estimé le taux de chômage à 8,5 %, avec une réduction marginale attendue cette année (8 %). Bien que les taux de pauvreté aient diminué, passant de 8 % en 2020 à 5 % en 2024, les inégalités de revenus restent préoccupantes. Le coefficient de Gini, une mesure de l'inégalité des revenus, s'élevait à 0,43 en 2024 selon les données de la Banque mondiale. Ces indicateurs soulignent la nécessité d'efforts politiques soutenus pour remédier aux disparités de revenus et promouvoir une croissance économique inclusive. En outre, avec un PIB par habitant (PPA) de 34 789 USD en 2024 selon les données du FMI (le plus élevé d'Amérique latine), il est primordial de garantir une répartition équitable des avantages économiques pour parvenir à un développement durable et à la cohésion sociale.
Indicateurs de croissance | 2023 (E) | 2024 (E) | 2025 (E) | 2026 (E) | 2027 (E) |
PIB (milliards USD) | 335,64 | 328,72 | 362,24 | 379,15 | 396,05 |
PIB (croissance annuelle en %, prix constant) | 0,2 | 2,5 | 2,4 | 2,5 | 2,4 |
PIB par habitant (USD) | 16.815 | 16.365 | 17.927 | 18.657 | 19.382 |
Solde des finances publiques (en % du PIB) | -3,4 | -2,8 | -1,9 | -0,6 | -0,3 |
Endettement de l'Etat (en % du PIB) | 39,4 | 41,0 | 41,6 | 41,4 | 41,5 |
Taux d'inflation (%) | 7,6 | 3,9 | 4,2 | 3,1 | 3,0 |
Taux de chômage (% de la population active) | 8,7 | 8,5 | 8,0 | 7,8 | 7,7 |
Balance des transactions courantes (milliards USD) | -11,90 | -7,46 | -9,92 | -10,78 | -11,60 |
Balance des transactions courantes (en % du PIB) | -3,5 | -2,3 | -2,7 | -2,8 | -2,9 |
Source : FMI - World Economic Outlook Database , October 2021
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